"C'est un soulagement, Nike tn une immense reconnaissance" a déclaré à Europe 1 la mère de Manon, après avoir découvert le jugement. Mardi 10 février, la justice a condamné la clinique responsable de l’échange des bébés à verser 1,88 millions d’euros aux deux familles concernées : 400.000 euros par enfant échangé, le reste de la somme se répartissant entre les trois parents et les trois frères et sœurs.
Echange à la maternité
Tout commence, le 4 juillet 1994, lorsque Sophie Serrano accouche d'une petite Manon. Atteint d'une jaunisse, le nourrisson est placé dans la même couveuse munie de lampes UV qu'une autre petite fille. Dans la nuit du 8 juillet, les deux bébés sont intervertis par mégarde et remis à leurs faux parents par une auxiliaire puéricultrice.
Sur le coup, les deux jeunes mamans expriment des doutes, notamment face à la longueur des cheveux de leurs bébés. Le personnel explique cette différence par l'effet des lampes de la couveuse.
Un test ADN
Manon grandit, et contrairement à ses parents, Nike
Tn pas cher elle a le teint hâlé et fait l'objet de railleries de la part de ses camarades de classe. Mais c'est le père de Manon qui est le plus troublé par la situation, sa fille ne lui ressemble pas du tout, il émet des doutes sur sa paternité et réclame un test ADN. Finalement, il découvrira non seulement qu'il n'est pas le père biologique de sa fille mais plus tard, que Sophie, sa femme n'est pas la mère non plus. La famille explose, le père de Manon choisit de partir.
Manon et sa mère non biologique
Manon et sa mère non biologique
Une auxiliaire de puériculture alcoolique
Une enquête est alors menée et on découvre qu'une auxiliaire de puériculture, présentée comme alcoolique, aurait échangé les bébés. Elle était assignée, ainsi que le gynécologue accoucheur, un autre gynécologue, deux pédiatres, la clinique et son assureur. Seuls ces deux derniers ont été condamnés, la responsabilité des médecins n'ayant pas été retenue.
La rencontre avec les parents biologiques
Manon et sa mère ont rapidement fait la démarche d'aller rencontrer l'autre famille, d'origine réunionnaise, et qui vit dans la région de Grasse. "C'est un moment assez troublant, très bizarre", évoque Manon. "On se retrouve devant une femme qui est biologiquement sa mère et qui est une inconnue".
Les familles ne demandent pas d'échange. Et les fillettes de 10 ans restent avec leurs parents non-biologiques. Aujourd'hui, les deux familles ont pris leurs distances. "C'est trop difficile, donc chacun prend son chemin parce que c'est tellement bouleversant, c'était le seul moyen de retrouver une certaine stabilité", explique Sophie Serrano, 38 ans.
"Je ne le souhaite vraiment à personne"
Manon et sa mère non biologique, à leur arrivée au procès
Manon et sa mère non biologique, à leur arrivée au procès
La deuxième famille n'a jamais souhaité dévoiler son identité, mais s'était associée à Manon et sa mère pour mener l'action en justice. Une procédure pour, comme l'espérait la mère de Manon, établir des responsabilités. "On espère vraiment cette reconnaissance, afin de nous libérer de toute cette culpabilité de ne pas avoir pu protéger son enfant, de pas avoir tapé du poing le jour où on a vu qu'il y avait un problème", déclarait-elle à l'ouverture du procès.
Manon, la fille échangée qui a aujourd'hui 20 ans, TN
Requin voulait non seulement faire valoir ses droits mais aussi soutenir sa mère accusée par la partie adverse de ne pas avoir su reconnaître son bébé. "Elle a contesté, elle se retrouve face à une infirmière diplômée, elle est toute jeune, elle vient d'avoir un enfant, mettre la faute sur elle, c'est aberrant, je trouve ça inhumain !", s'insurge-t-elle.
Cette condamnation est donc pour les familles une reconnaissance claire de leur statut de victime dans cette affaire, et surtout un point de départ pour une nouvelle vie.
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